Still Alice
L’adaptation au cinéma d’un roman peut se révéler hasardeuse… Et pourtant, après avoir vu Still Alice, nous sommes en droit de nous demander si le roman du même titre tiendrait ses promesses. Le film touche au vif avec un sujet qui peut faire mouche : la maladie d’Alzheimer. Cette maladie fait écho dans tous les esprits et, pourtant, nous ne connaissons que très vaguement ses symptômes qui sont autres que ces pertes de souvenirs qui nous viennent tout de suite à l’esprit. La maladie d’Alzheimer est un univers à part entière qui ronge petit à petit Alice Howland (Julianne Moore), linguiste brillante et professeur d’université. Souffrant d’un Alzheimer précoce et familial, elle laisse s’effondrer, avec douleur et résignation, toute une vie de travail, de succès, et de bonheur. Sa peur de perdre ses souvenirs les plus précieux laisse place à une envie farouche de vivre le moment présent, entourée de son mari (Alec Baldwin) et de ses trois enfants (Kristen Stewart, Kate Bosworth et Hunter Parrish). Le combat fait rage, et à la tête de l’armée nous retrouvons une Julianne Moore exceptionnelle (récompensée 12 fois pour le titre de Meilleure actrice, dont un Oscar et un Golden Globes), conduisant le film avec justesse. Ses mérites ne sont plus à vanter… Nous vivons son histoire à travers le prisme de cette maladie grandissante qui la ronge de part en part et qui, sans toutefois tomber dans le cliché du film dramatique américain et tire-larmes, nous envahit d’un sentiment douloureux et nostalgique à la fois. Soulignons aussi la présence non moins essentielle de Kristen Stewart qui fait souffler un vent de fraicheur dans cette ambiance parfois pesante créée par le reste de la famille Howland.
Parce que ce film n’est pas « gratuit », il véhicule une incroyable leçon de vie : on ne souffre pas, on lutte.